11 conseils (utiles) pour traverser l'Australie en Van

La traversée en van d'est en ouest du pays est un incontournable de l'expérience Australienne. Elle est une aventure formidable dans l'imaginaire des voyageurs, elle peut aussi rapidement tourner au cauchemar. Soucieux de dresser une liste complète des quelques conseils à suivre avant de vous aventurer au coeur des « Nullarbor Plains », nous avons donc décidé d'expérimenter les deux faces de la médaille, des baignades dans des eaux turquoises sous un soleil de plomb aux pannes mécaniques au milieu du désert, toujours sous un soleil de plomb. Toute autre ressemblance avec notre propre expérience serait bien entendu fortuite…



Conseil 1 - Avoir de bonnes bases en mécanique

C'est plus utile qu'on ne le pense et dès la sélection du van, en éliminant par exemple des choix potentiels un modèle avec 350 000 kilomètres au compteur. Une connaissance mécanique permet d'avoir quelques arguments de poids lorsque le vendeur du van fait les louanges de son bolide et pointe le moteur, le générateur ou toute autre pièce inconnue en débitant son argumentaire. Cela évite aussi, surtout à quatre, de fixer son interlocuteur le regard vide en attendant que quelque chose se passe. Au pire, toujours acquiescer et froncer un peu plus les sourcils si l'argument mécanique dont il est question semble compliqué. Le conseil vaut aussi pour les mécaniciens, qui pourraient bien être les seuls à vous sauver la vie et qui auront plus de mal à vous aider si vous les accueillez avec un « It's not working » placide.

Conseil 2 - Avoir au moins des notions de mécanique

Si la mécanique est un art subtil auquel vous restez parfaitement imperméable, quelques petites notions seront toujours utiles pour éviter les mauvais plans. La traversée de l'Australie en van étant un classique des backpackers, elle est aussi une aubaine pour beaucoup d'apprentis mécaniciens qui vendent leurs services à des prix ridiculement élevés sans jamais régler le problème de base. Un mauvais plan, c'est par exemple faire remplacer son filtre à essence alors que le problème est électronique… Nous avons testé et effectivement, cela ne fonctionne pas.

Conseil 3 - Etre organisé

Une fois en votre possession, le van n'est plus seulement votre moyen de locomotion : il est aussi votre lit, votre penderie, votre garde-manger et votre cabane de jardin. Il est donc primordial de veiller à une organisation rigoureuse, au risque de retrouver des restes de nourriture dans son sac de couchage ou une plage de sable dans la glacière. La tâche s'avère encore plus compliquée à quatre et des roulements s'imposent pour les nuits : deux dans le van, deux dans la tente et alternativement. Après une semaine, le rangement du van au matin ou l'installation du lit le soir ne prendront plus que quelques minutes. L'organisation vaut aussi pour les courses qui doivent être savamment préparées pour assurer assez de provision pour trois jours, juste au cas où.



Conseil 4 - Etre l'ami des bêtes

L'Australie regorgeant d'animaux tous plus dangereux les uns que les autres, il est de bon ton de ne pas se fâcher avec eux, d'abord parce que vous êtes sur leur territoire la majorité du temps, ensuite parce que le prochain hôpital pourrait bien se trouver à 800 kilomètres. Il convient de redoubler d'attention lorsque la nuit tombe, juste histoire de ne pas installer son campement sur un terrier de fourmis rouges. Requins et méduses dans l'eau, coyotes en bord de route, serpents dans les arbres, araignées sous vos pieds, bandicoots à l'entrée de la tente et kangourous partout. Mais ces derniers peuvent s'avérer être des alliés très fidèles si vous leur prêtez un peu d'attention et se laissent facilement caresser et prendre en photo. Avec un peu de chance, ils peuvent même finir la vaisselle en lustrant vos assiettes à coup de langue…

Conseil 5 - Etre attentif la nuit

Les envies de fermer les yeux en conduisant sont nombreuses le jour, les lignes droites sans un seul virage pouvant aller jusqu'à 150 kilomètres (record d'Australie) et votre vitesse moyenne étant limitée à 70 km/h suite à un problème moteur. Elles deviennent encore plus fortes la nuit mais s'ajoutent à elle de nouvelles difficultés pour pimenter le défi : des poids lourds de 35 mètres vous dépassant à 120km/h et éjectant votre van sur le bas côté, des voitures aux phares aveuglants empêchant de voir la route pendant dix bonnes secondes et surtout des kangourous dont le seul but est de réussir à traverser la route à l'endroit même où votre van roule. Deux solutions s'offrent alors, piler ou braquer. Mais dans les cas extrêmes et au risque de se fâcher avec les amis des bêtes, oublier le conseil numéro 4, freiner légèrement et espérer que le kangourou tape le par-buffle de votre van prévu à cet effet. Entre votre van et un kangourou, le calcul est vite fait.

Conseil 6 - Etre plus malin que les rangers

Les animaux ne sont pas les seuls à régner la nuit. Et la chasse aux vans illégalement garés est un sport national en Australie. Paradoxe ultime du pays qui concentre le plus de voyageurs itinérants sur ses routes, il n'est presque autorisé nul part de dormir dans son van ou en tente, sauf dans les lieux répertoriés pour la plupart payants. Les rangers agissent le plus souvent le matin au lever du soleil lorsque vous somnolez encore paisiblement à l'intérieur de votre van. Et l'amende, de 100 à 200 dollars par personne, peut vite faire un trou dans le budget. La première règle est donc de trouver des lieux de campements isolés mais si toutefois ils réussissent à vous débusquer, utiliser une partie du conseil 1 en fronçant légèrement les sourcils lorsque le ranger se met à vous parler. Après tout, vous ne saviez pas qu'il était interdit de faire du camping sauvage, vous venez d'arriver dans le pays. Et de toute façon, vous parlez très mal anglais et comprenez à peine ce qu'il dit. Avec un peu de chance, vous pouvez vous en sortir indemne.



Conseil 7 - Camper tard, partir tôt

Si toutefois vous ne souhaitez pas risquer l'amende, de nombreux campings bordent les routes et accueillent les conducteurs épuisés. Il vous en coûte généralement une quinzaine de dollars par véhicule. Mais les entrées et sorties n'étant pas surveillées à partir d'une certaine heure et jusqu'au levé du soleil, il est toujours possible de s'y installer discrètement (mais gratuitement), se fondre dans la masse des campeurs qui préparent leurs diners et repartir très tôt le lendemain. A éviter en revanche : faire le plein d'essence au petit matin dans une station tenue par le propriétaire du camping où vous vous êtes installés gratuitement la veille.

Conseil 8 - Faire la tournée des vignobles

A moins que votre budget soit inversement proportionnel à l'état déplorable de votre van, vous n'aurez pas les moyens de vous offrir beaucoup de bouteilles de vins dont les premiers prix pour un choix correct sont rarement en dessous de 25 dollars. En revanche, avides de faire connaître leurs vins, les producteurs proposent tous des dégustations gratuites, plus ou moins longues selon que vous ayez l'intention d'en acheter certaines. Quelques conseils permettent ainsi de faire durer la dégustation et d'en ressortir en ayant l'agréable sentiment d'avoir pris l'apéritif chez un voisin : faire rapidement comprendre que vous êtes français (TOUS les français s'y connaissent en vin et ont commencé leur sevrage à l'âge de cinq ans), poser des questions sur l'exportation ou encore tenir en évidence des prospectus des producteurs concurrents. En revanche, éviter (à moins que vous ne les maîtrisiez parfaitement) les gestes d'experts tels que faire tourner le vin dans le verre, poser indélicatement son nez sur le rebord ou encore faire des gargarismes interminables avec le liquide, vous perdriez le peu de crédibilité que vous avez déjà et mettriez un terme à la dégustation. Enfin et si vous souhaitez même convertir ces pauses vignobles en repas, il existe à chaque dégustation de petites assiettes de gâteaux apéritifs que vous pouvez engloutir sous réserve d'être discret. Il n'y a pas de petites économies.

Conseil 9 - En cas de problème, ne pas paniquer

Les problèmes techniques et mécaniques sont très courants pour tous les voyageurs mais ils sont aussi parfois avant coureur d'une mort annoncée de votre van, surtout lorsque celui-ci pousse dangereusement vers les 400 000 kilomètres. La première règle cependant est de ne jamais laisser l'inquiétude l'emporter, même dans les conditions les plus extrêmes. La méthode Coué reste le meilleur moyen de ne pas céder à la panique. Mon van vient de tomber en panne, le problème vient du fusible moteur qui a sauté, le prochain garage est à 600 kilomètres. Pas de panique, je ferai sans fusible moteur et après tout, ça ne doit pas servir à grand-chose un fusible moteur puisque je roule toujours. A chaque accélération désormais, une légère odeur de brûlé se mêle à des relans de plus en plus fort d'essence, c'est incommodant mais j'ouvre les fenêtres pour aérer. Je réalise à la station suivante que je consomme 30 litres au 100 à cause de l'absence de fusible moteur, qu'à cela ne tienne je réduis ma vitesse à 70 km/h et profiterai encore plus des 3000 kilomètres qui me séparent de Sydney. La traversée du « Nullarbor » est donc une longue apnée durant laquelle toutes vos prières sont tournées vers la santé de votre van. Elle est aussi l'occasion de voir des paysages magnifiques défiler et changer radicalement tout au long de la traversée.



Conseil 10 - Profiter des grands espaces

Avec 23 millions d'habitants pour une superficie de presque 8 millions de km2, les chances sont grandes si vous le désirez de ne pas croiser âme qui vive pendant plusieurs centaines de kilomètres. Les plages de sable blanc, très souvent désertiques, sont l'occasion de vous adonner à toutes les activités possibles et inimaginables, sans risquer d'envoyer un ballon sur la serviette d'un vacancier. Des plaines à perte de vue aux forêts d'arbres immenses, les décors filent les uns après les autres et donnent chaque fois une bonne raison de faire une pause pour profiter du calme environnant. Les panoramas sont d'ailleurs très souvent indiqués mais le territoire étant si vaste, ceux-ci ne sont que très rarement peuplés d'autres touristes, vous laissant définitivement penser que votre périple est unique en son genre.

Conseil 11 - Ne pas écouter les conseils des autres

Oui, la traversée en van d'est en ouest du pays est un incontournable de l'expérience Australienne. Il serait certainement possible de lire des dizaines de livres spécialisés sur le sujet et de préparer au mieux son aventure, s'équiper au maximum, calculer précisément chaque arrêt pour optimiser le temps que vous souhaitez passer en Australie et réduire les risques à zéro. Mais ce serait alors passer à côté de l'incertitude permanente mais grisante offerte par votre vieux van, le sentiment de parcourir les kilomètres à l'infini sans vraiment jamais savoir quand sera le prochain arrêt et le plaisir de se perdre dans ces grands espaces vides de toute présence humaine. Ainsi, tous les soucis rencontrés ne seront que des rappels perpétuels de l'originalité de la traversée de l'Australie en van.
 Article added on 2013-03-17 05:18:22




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