A 60 jours de notre retour en France, le troisième portrait de notre série « Trois questions à » est consacré à Aissatou Diop, jeune Sénégalaise parmi les premières de son pays à avoir été opérée par Mécénat Chirurgie cardiaque il y a déjà 7 ans, à l'hôpital Saint Joseph. Aissatou évoque pour nous cette période marquante de son enfance et pourquoi son voyage en France a bouleversé sa vie.



Comment ta famille et toi avez pris contact avec Mécénat Chirurgie Cardiaque lorsque tu as appris que tu avais un problème au coeur ?

A l'âge de douze ans, je n'avais plus une vie normale de jeune fille. Je tombais souvent malade et je devais aller à l'hôpital chaque semaine. Cela a perturbé mes études et j'en ai beaucoup souffert. On m'a diagnostiqué des problèmes au coeur et petit à petit mes amis ont commencé à s'éloigner de moi. Ils pensaient que je ne survivrais pas à la maladie. Cette situation me rongeait un peu plus tous les jours et ma famille, n'ayant plus les moyens de payer mes soins, a commencé à perdre espoir. Par miracle, une femme belge qui travaillait avec ma mère à l'hôtel en tant que cuisinière m'a pris en charge et mis en contact avec Mécénat Chirurgie Cardiaque. Madame Leca a accepté mon dossier et j'ai pu venir en France pour me faire opérer. C'est une grande chance car à cette époque, ce type de procédure était très rare au Sénégal.


En quoi ta vie a changé depuis l'opération ?

Quand ma famille a appris que j'étais malade, ils ont décidé de me le cacher le plus longtemps possible pour ne pas me faire de mal et que je ne sois pas inquiète. Depuis l'opération je suis devenue une nouvelle jeune fille avec un coeur qui fonctionne très bien. Cela m'a permis d'être plus accepté auprès des gens et j'étais enfin considérée comme bien portante. J'ai pu continuer mes études et retrouver ma famille. Cette opération nous a apporté beaucoup de bonheur et de joie.


As-tu des souvenirs de ton séjour en France ? Gardes-tu des contacts avec les gens que tu as rencontrés, les gens de Mécénat Chirurgie Cardiaque, ta famille d'accueil ?

Je garde beaucoup de bons souvenirs de la France. J'ai été très bien accueillie et j'ai rencontré des gens merveilleux. Ma famille d'adoption est une deuxième famille pour moi. Je n'oublierai jamais Mireille Labarière qui m'a épaulé pendant tout mon séjour en France et qui me rassurait avant l'opération. J'ai toujours de leurs nouvelles régulièrement par téléphone et nous gardons beaucoup contact. Je serai reconnaissante à vie du travail de toute l'équipe de Mécénat Chirurgie Cardiaque.